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Assainissement collectif et assainissement non collectif dans le 34

L’assainissement non collectif

La loi sur l’eau de 1992 (article 40) a transféré aux collectivités la responsabilité du contrôle des assainissements non collectifs. Pour les accompagner dans ces démarches, le Conseil général a mis en place le service d’assistance technique à l’assainissement non collectif (SATANC) qui couvre l’ensemble du territoire départemental.
Aujourd’hui, la majorité du territoire est couverte par des services publics d’assainissment non collectif (voir carte) : 40 SPANC sont créés (dont 29 déjà opérationnels), recouvrant au total 320 communes (sur les 343 que compte le Département). 10 créations de SPANC supplémentaires sont en projet.

Carte des spanc dans l'Hérault - 34

L’assainissement collectif

2.1 – Les réseaux

2.1.1 – Présentation des différents dispositifs

L’acheminement des eaux usées d’une habitation vers les sites de traitement se fait par l’intermédiaire du réseau d’assainissement, équipement de collecte et de transport constitué par un ensemble de canalisations et d’ouvrages accessoires : raccordements, postes de pompage .
Pour la collecte, on distingue plusieurs types de réseaux suivant que les eaux usées sont collectées seules ou avec d’autres eaux (pluviales par exemple) :

  • le système séparatif : l’évacuation des eaux usées et de certains effluents industriels s’effectue par un réseau bien distinct de celui réservé à l’évacuation des eaux de pluie ou de ruissellement. Dans ce cas, les canalisations d’assainissement sont en général de faible diamètre.
  • le réseau unitaire : l’évacuation de l’ensemble des eaux usées et pluviales est assurée par un seul réseau généralement de plus grand diamètre pour évacuer les débits de pluie et pourvu de déversoirs d’orage à l’amont des installations de traitement.

Durant la période 1995 – 2008, les travaux réalisés ont concerné essentiellement la création de réseaux dans des zones non encore desservies, des diagnostics et des travaux de renforcement et de réhabilitation de réseaux existants : le taux d’équipement en réseaux de collecte apparaît aujourd’hui
très élevé sur l’ensemble des zones agglomérées.
Les extensions de réseaux dans des zones nouvellement urbanisées sont généralement faits par les aménageurs, seules quelques opérations isolées ont été réalisées par des collectivités et non pas fait l’objet d’aides financières de la part du Département ou de l’Agence de l’Eau.

2.1.2 – Fonctionnement des réseaux

La conception et la qualité de réalisation sont globalement bonnes et bien qu’un certain nombre de réseaux soient relativement anciens la fonction collecte et transport est bien assurée.
Les inconvénients constatés sont essentiellement de deux types :

Les fermentations

Un certain nombre de réseaux de transferts longs avec alternance de réseaux gravitaires et de refoulements sont le siège de fermentations de l’eau usée. Cela se traduit par l’apparition de nuisances (odeurs essentiellement) la création d’atmosphères corrosives qui entraînent par altération chimique le vieillissement prématuré des ouvrages bâtis et des équipements mécaniques.

Les eaux parasites

Pour diverses raisons : raccordements illégaux d’eaux de toiture, de cours, vieillissement des réseaux et ouvrages annexes : regards, raccordements, précautions de pose insuffisamment respectées, des débits anormaux sont observés dans les réseaux d’assainissement.
Ces phénomènes s’observent surtout lors des forts épisodes pluvieux et dans le cas de réseaux installés dans des sols peu filtrants ou dans des nappes d’eau pendant la période de hautes eaux qui suit ces épisodes. Cela se traduit par des débits excédentaires qui surchargent les équipements
hydrauliques (pompages) et parfois provoquent le passage au «trop plein» des postes de pompage et entraînent des surcharges hydrauliques des stations d’épuration.
Pour certaines filières, il faut écrêter le débit pour ne pas compromettre la qualité du traitement, pour d’autres procédés plus tolérants à ces phénomènes les débits excédentaires sont traités mais entraînent une baisse des performances épuratoires des installations.
Il faut observer que le fonctionnent des déversoirs d’orages, le fonctionnement des trop-pleins des postes de pompage et l’écrêtement des débits en entrée de stations d’épuration entraînent le rejet au milieu nature d’eau brute n’ayant subi aucun traitement, ce qui constitue un flux de pollution relativement important.

2.2 – Les stations d’épuration

2.2.1 – Description du parc des stations d’épuration

Le département de l’Hérault compte aujourd’hui 363 stations d’épuration qui représentent une capacité épuratoire d’environ 2 000 000 EH.
Sur les 343 communes de l’Hérault, seulement 27 ne sont pas équipées en stations d’épuration et sont pour la plupart des petites communes dont le nombre d’habitant est inférieur à 200.
Le parc des stations d’épuration est caractérisé par :

  • un grand nombre de stations de petite capacité : 47% ont une capacité nominale inférieure à 500 EH et près de 75% ont une capacité épuratoire inférieure à 2000 EH (figure 10). Ces stations ne représentent cependant que 7,5% de la capacité épuratoire totale.
  • 5 stations d’épuration ont une capacité supérieure ou égale à 100 000 EH et représentent à elles seules 50% de la capacité épuratoire totale : Montpellier (Maera), Agde, Sète, La Grande Motte et Béziers.

Les filières les plus représentées sont :

  • les boues activées (35% du nombre total de STEP, représentant 65% de la capacité
    épuratoire totale) ;
  • le géoassainissement (26% du nombre total de STEP, représentant 1% de la capacité
    épuratoire totale) ;
  • le lagunage aéré ou naturel (21% du nombre total de STEP, représentant 11% de la capacité
    épuratoire totale) ;
  • les lits plantés de roseaux (6% du nombre total de STEP, représentant 1% de la capcité
    épuratoire totale).

Une comparaison entre les données de 1995 et de 2009 permet de montrer que durant cette période :

  • la plupart des STEP les plus âgées ont été remplacées ;
  • 50% de STEP supplémentaires ont été créées.

Aujourd’hui, le parc des stations d’épuration est plutôt jeune : plus de 60% des STEP ont moins de 15
ans.

2.2.2 – Conformité Eaux Résiduaires Urbaines (ERU)

Selon la directive ERU et l’arrêté du 22 juin 2007, les installations de traitement des eaux usées recevant une charge brute de pollution organique supérieure à 1,2 kg/j de DBO5 (20 EH) doivent impérativement répondre aux prescriptions techniques minimales fixées par l’arrêté du 22 juin 2007.
Dans le département de l’Hérault, la mise en œuvre de l’autosurveillance se généralise
progressivement depuis 2007 :

  • -aujourd’hui, l’ensemble des STEP de capacité supérieure à 2000 EH est équipée d’un dispositif d’autosurveillance ;
  • pour les STEP dont la capacité est inférieure à 2000 EH (75% du nombre de STEP du département), les efforts des collectivités se poursuivent pour mettre en œuvre l’autosurveillance qui devrait se généraliser sur l’ensemble de ces stations d’ici 2013.

La liste des stations conformes a été recueillie auprès des services de la MISE, pour les années 2007 et 2008. Pour les raisons évoquées plus haut, les résultats présentés ci-après ne concernent que les STEP de capacité supérieure à 2000 EH :

  • les STEP de capacité supérieure à 50 000 EH sont toutes conformes (5 STEP concernées en 2008, représentant 42% de la capacité épuratoire totale) ;
  • les STEP de capacité comprises entre 2 000 et 50 000 EH ont vu leur taux de conformité augmenter de 10% entre 2007 et 2008. Aujourd’hui, 85% de ces STEP sont conformes (80 STEP conformes, représentant 40% de la capacité épuratoire totale).

2.2.3 – Appréciation des performances des STEP par le SATESE

Le Service d’assistance technique aux exploitants des stations d’épuration (SATESE) est un service du Conseil général. Il est certifié ISO 9002 par l’AFAQ.
A partir des données recueillies au cours de ses activités, le SATESE évalue annuellement les performances des STEP du département et établit une carte matérialisant le fonctionnement des stations d’épuration (carte).
Les installations sont classées selon trois niveaux de fonctionnement :

  • excellent ;
  • acceptable ;
  • mauvais.

Les critères d’appréciation du fonctionnement des STEP ne sont pas forcément les critères retenus pour établir la conformité ERU : l’appréciation du SATESE repose sur les performances de la station tout au long de l’année. Contrairement à la conformité ERU, un dépassement ponctuel ne déclasse pas la station à un niveau d’évaluation inférieur, c’est bien le fonctionnement global qui est pris en compte.
L’appréciation annuelle du SATESE est réalisée systématiquement sur toutes les STEP depuis 2004.
Ces données nous permettent aujourd’hui de retracer l’évolution des performances des installations de traitement des eaux usées en fonction de trois classes de taille :

  • les très petites stations : < 200 EH ;
  • les petites stations : de 200 à 2000 EH  ;
  • les stations de capacité supérieures à 2000 EH.

Entre 2004 et 2007, on observe une diminution globale des performances des STEP et ce, quelle que soit la classe de taille considérée.
A partir de 2007, l’effort financier consenti par les collectivités associé à une pression réglementaire de plus en plus forte a permis de faire évoluer positivement les performances des STEP, quelle que soit leur classe de taille.
Ceci s’observe plus particulièrement sur les STEP de capacité supérieure à 2 000 EH, où le pourcentage de STEP classées en niveau de fonctionnement « excellent » augmente de pratiquement 20%. Or, c’est dans cette classe de taille que l’on retrouve la capacité épuratoire la plus importante (92% de la capacité épuratoire totale du département représentée par seulement 25% du nombre de
STEP total).

2.2.4 – Saturation des STEP

Les stations sont dimensionnées pour traiter les eaux usées de la population raccordée à la station.
Lorsque la charge polluante dépasse la capacité nominale de la STEP, l’installation est saturée et ne peut plus traiter correctement les eaux usées.
A partir des données de population fournies par l’INSEE, le taux de saturation des STEP a été calculé:

  • hors période de pointe : le calcul prend seulement en compte la population permanente ;
  • en période de pointe : le calcul intègre la population permanente et saisonnière.

La majorité des stations d’épuration du département présentent un taux de saturation inférieur à 100%  : en moyenne, 90% des STEP, représentant 98% de la capacité épuratoire totale, sont en capacité de traiter la charge polluante.
Les STEP ayant un taux de saturation supérieur à 100% ne représentent donc que 10% du parc des stations (moins de 2% de la capacité épuratoire totale).
Sur les 35 stations saturées, près de la moitié sont des STEP de capacité inférieure à 200 EH. Les autres sont essentiellement des STEP de capacité comprise entre 200 et 2 000 EH.
Seulement 5 STEP de capacité comprise entre 2 000 et 5 000 EH arrivent à saturation. Aucune STEP de capacité supérieure à 50 000 EH n’arrive à saturation.
Ces STEP dont le taux de saturation dépasse 100% sont essentiellement localisées dans les bassins versants de l’Hérault et de l’Orb.

2.2.5 – Vétusté des STEP

Une STEP est considérée comme vétuste lorsqu’elle est âgée de plus de 30 ans (date de mise en service antérieure à 1979).

Dans le département, seulement 27 STEP sont considérées comme vétustes, représentant 8% du nombre total des stations et 2% de la capacité épuratoire totale.
Le nombre le plus important de STEP vétustes se trouve dans la classe de taille de 201 à 2 000 EH.

2.2.6 – Impact des STEP sur le milieu naturel

La Directive Cadre sur l’Eau a pour objectif l’atteinte du bon état des masses d’eau d’ici 2015. Pour les eaux superficielles, le bon état d’une masse d’eau se caractérise par son état écologique et son état chimique.
L’état des lieux réalisé en 2005 a montré que certaines masses d’eau présentaient un risque de non atteinte du bon état, en raison de pressions importantes exercées sur le milieu naturel.
Pour ces masses d’eau, un report d’objectif d’atteinte du bon état a été fixé en 2021 ou en 2027.
Les différents types de pressions s’exerçant sur ces masses d’eau ont été identifiées. Ces paramètres sont :

  • l’hydrologie ;
  • les pesticides ;
  • les nutriments ;
  • la morphologie ;
  • les matières organiques et oxydables ;
  • les métaux ;
  • les substances prioritaires ;
  • la continuité du milieu.

Parmi ces paramètres associés au report, deux peuvent être attribués à l’activité des STEP : laprésence de nutriments et/ou de matières organiques et oxydables.
Dans le cadre du schéma d’assainissement, les masses d’eau dont les paramètres associés au report sont les nutriments et/ou les matières organiques et oxydables ont été identifiées.
27 masses d’eau sont concernées :

  • 5 masses d’eau « cours d’eau » ;
  • 22 masses d’eau « très petits cours d’eau ».

Les STEP se rejetant dans ces masses d’eau ont été considérées comme impactantes sur le milieu naturel : au total, 85 STEP se rejettent dans ces masses d’eau impactées.

2.2.7 – Conclusion

L’état des lieux a permis de regrouper un nombre important d’informations concernant le parc des stations d’épuration de l’Hérault.
Ce travail a donné lieu à l’élaboration d’une base de données regroupant l’ensemble de ces informations. Cette base de données est évolutive et pourra être actualisée périodiquement par le département, a fur et à mesure de l’acquisition des données.

Le traitement de l’information nécessaire pour évaluer l’état, les performances et l’adéquation aux besoins des stations d’épuration a montré l’intérêt qu’il y a à disposer d’une base d’information « socle » complètement renseignée et mise à jour.
Cette base de données doit se traduire par la constitution de fiche station d’épuration, composée des rubriques suivantes :

  • données administratives : nom de la station, commune(s) raccordée(s), maître d’ouvrage,
  • arrêté d’autorisation, localisation,…
  • pollutions à traiter : population raccordée (domestiques, industriels, autres) ;
  • Descriptif technique : filières eau/boues, description des équipements ;
  • Suivi des performances : résultats d’autosurveillance, appréciation SATESE,…
  • Données financières : historique des aides départementales et de l’Agence de l’eau.

Les informations reportées dans les fiches doivent être complétées par les données de terrain : pollutions raccordées, caractéristiques et état des milieux récepteurs et actualisés au pas de temps d’un an au moins.

 

Source : http://www.herault.fr/eau

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